Religion, culture et politique en Afrique Noire
Hétérogènes et pluralistes, les sociétés africaines l’apparaissent également sur le plan religieux. Elles comprennent des « animistes », des chrétiens et des musulmans en proportions variables. La Mauritanie, la Somalie et les Comores sont les seuls États ayant une homogénéité religieuse.
Les pays africains ont choisi deux formules pour régler les problèmes de la religion et de l’État : la proclamation de la « religion du peuple » ou la séparation de l’État et des religions. Dans ce cas, il peut s’agir soit de laïcité stricto sensu, soit de neutralité religieuse, formule plus atténuée. Maurice Ahanhanzo Glélé poursuit une investigation systématique du fait religieux en terre africaine baignée de tout temps de spiritualité naturelle. Souvent la religion apparaît comme un facteur important d’intégration nationale. Elle peut être une fin en soi : c’est le cas des pays à religion d’État. Elle peut être aussi un catalyseur, comme au Sénégal, au Niger, au Mali ou en Guinée, tous musulmans. Mais la religion peut aussi être un facteur de désunion de manières diverses, du fait des disparités régionales et ethniques (Soudan, Tchad), ou de manière indirecte comme ce fut le cas au Biafra.
En dressant la carte des partis politiques selon le critère religieux, l’auteur dégage 4 catégories : les partis confessionnels, principalement musulmans comme au Soudan, les partis d’inspiration religieuse (catholiques ou protestants), les partis laïques qui sont la catégorie la plus répandue, et enfin les partis laïques mais spiritualistes.
L’Afrique serait-elle encore terre de mission ? L’animisme y reste encore la religion la plus répandue. Au Burundi, pays le plus christianisé, elle regroupe 35 à 45 % de la population selon les évaluations.
Tel apparaît le tableau religieux de l’Afrique. Contrasté mais foncièrement tolérant, évolutif aussi car rien n’y est figé. ♦