Le Terrorisme
L’existence des armes nucléaires a mis la partie la plus développée de la planète à l’abri de la guerre – du moins le croit-on – mais pas du terrorisme. Un sujet d’actualité. L’une des questions les plus controversées de notre temps. Peut-on en faire une étude systématique ? Y a-t-il une doctrine du terrorisme ? Quelle est son efficacité ?
Aucune définition n’englobe toutes les variétés de terrorisme apparues au cours des temps. La « philosophie de la bombe » remonte au XIXe siècle mais, de nos jours, s’est développé un terrorisme politique systématique, international, « multinational » même, et hautement spécialisé. Ceci depuis les années 1960. Tant de bailleurs de fonds et de parties y sont impliqués qu’on ne sait plus dans quelle mesure les terroristes sont encore motivés par la ferveur nationaliste ou révolutionnaire d’autrefois, ou même par une « cause » quelconque. Pour certains, c’est, sans doute, une « manière de vivre ». L’ampleur de l’opération compte moins que la publicité des mass media et la propagande faite par le film et la littérature.
Au XIXe siècle, le terrorisme était dirigé contre un régime despotique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il est presque exclusivement orienté contre les sociétés démocratiques libérales, « permissives » ou des régimes autoritaires inefficaces. La technologie moderne lui a donné des armes puissantes. Le terrorisme devient tyran lui-même.
Mais quelle est son efficacité réelle, s’interroge Walter Laqueur ? Il est plutôt douteux : « Le terrorisme disparaîtra ou s’atténuera comme le pouvoir des sociétés démocratiques. Les régimes non démocratiques, eux, ne s’occupent pas de traiter avec des opposants politiques ». Une conclusion inquiétante – sans doute vraie.
Un livre parfois difficile à lire faute d’un plan bien établi, évitant les redites ; mais, s’agissant d’un sujet peu traité, il a le mérite d’exister. ♦