Dans un article de novembre 1976, l'auteur disait pourquoi les structures politiques du Liban d'hier, reposant sur une arithmétique confessionnelle complexe, s'étaient effondrées. Que sera le Liban de demain ? Le partage territorial semble actuellement exclu du fait de la position de force conquise par la « droite » libanaise avec l'appui des forces syriennes. Une formule d'État fédéral serait-elle viable ? Les problèmes qui demeurent – celui des Palestiniens notamment – et qu’il faudra résoudre en tenant compte de l'environnement arabe et du voisinage d'Israël au Sud appellent plutôt un État unitaire rénové dont l'auteur suggère une possible esquisse.
Réflexions pour le Liban de demain (II) - Ce qui pourrait être
Selon quelles normes se reconstruira le Liban de demain ? Vestiges du passé demeurant encore, ruptures et destructions issues des troubles, désir de rénovation, influenceront les choix. Et il est naturel que dans une période aussi tragique, les esprits aillent d’abord aux extrêmes. Mais la réflexion, surtout si la conjoncture évolue, peut les ramener vers des solutions plus mesurées.
Le mythe du partage
La tentation du partage, nous l’avons noté, a surgi au cours des troubles et commencé d’ébranler, chez nombre de Libanais conservateurs, le sentiment de l’unité nationale. Il nous faut examiner plus à fond cette thèse, cette fois sous l’angle d’un avenir dont elle inspirerait la construction.
Le partage peut sembler réaliste ; dans ces décombres que nous avons essayé de décrire, ce qui semble avoir encore quelque forme, ou quelque solidité, n’est en effet que fragment. Dès le début de décembre 1975, « l’idée de la partition s’installe dans les esprits et se concrétise sur le terrain », au moins à titre de « solution éphémère pour les lendemains douloureux » (1). L’étude parue ici même, et à laquelle nous empruntons ces formules, montre bien comment l’idée d’un partage (2) reconstituant à peu près l’ancien « petit Liban chrétien », d’abord conçue comme un « moyen de pression », apparut à beaucoup comme « la seule issue », en dépit des vices fondamentaux qui rendent cette « solution » détestable.
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