La puissance militaire soviétique
Il n’existe, à notre connaissance, aucun document de vulgarisation, au sens noble du terme, consacré à l’appareil militaire de l’URSS qui soit à la fois aussi complet et d’une aussi haute qualité de présentation.
Traitant aussi bien de la couleur des uniformes que de la guerre de l’espace, présentant l’implantation des unités soviétiques en RDA mais offrant aussi des croquis à l’échelle des matériels terrestres, navals et aériens, comportant enfin un glossaire fort utile, même pour le lecteur averti, cet ouvrage ne laisse rien dans l’ombre, tout en ne livrant pourtant que l’essentiel.
L’organisation, la puissance, les dotations mêmes des forces armées soviétiques ne se comprennent pleinement que si l’on a présentes à l’esprit les données fondamentales de la politique de défense et de la stratégie de l’URSS et si l’on est informé de la genèse de cet énorme appareil de guerre.
L’album n’y manque pas et commence par informer le lecteur de l’histoire de la création du pouvoir soviétique, du divorce Est-Ouest, et de l’évolution des forces armées depuis la création, en 1918, de l’Armée rouge. Un chapitre distinct aide à comprendre pourquoi ce corps social très particulier que sont les forces soviétiques d’aujourd’hui ne constitue pas un groupe de pression : il y a intégration parfaite « Parti-Gouvernement-Armée ».
Un autre mérite de ce livre est son caractère actuel : il est « à jour ». Les aéronefs et les navires les plus récents y ont leur place, tout comme le char T-72 et le transport de troupes BMP. On y trouve mention des derniers missiles connus et un tableau comparatif place en regard l’un de l’autre les nombres de fusées stratégiques détenues par les États-Unis et l’URSS, ce qui est de nature à satisfaire tout esprit soucieux de s’informer sur cette question à l’heure où les négociations SALT sont au premier plan de l’actualité.
Des dessins et des cartes appuient judicieusement le texte et concourent à sa clarté. Surtout, les photos ont fait l’objet d’un choix pertinent. Elles sont précises lorsqu’elles soutiennent la description de matériels, d’avions ou de navires. Ailleurs, elles sont évocatrices du mouvement, de faction ou d’une ambiance. Certaines sont d’une réelle qualité artistique. Toutes contribuent à faire de ce « livre d’images » un volume que l’on parcourt avec plaisir.
Puisse cette « visite, portes ouvertes, des arsenaux de l’Apocalypse » – selon l’expression du général Buis dans la préface – contribuer à l’indispensable prise de conscience des Occidentaux de la redoutable pression que peut exercer sur le monde la machine de guerre soviétique.
Signalons également la parution récente, dans la même collection, d’une « Histoire de la guerre terrestre » qui couvre tous les combats terrestres, depuis l’aube du XXe siècle, et d’une « Encyclopédie des avions de combat » qui va du Breguet XIV de la Grande Guerre au Tupolev 26. le fameux « Backfire ». le plus rapide des chasseurs soviétiques. ♦