Histoire des Espagnols
Jacques Pinglé est, en France, l’un des meilleurs connaisseurs de l’Espagne, en même temps que l’un des artisans les plus actifs et passionnés des relations franco-espagnoles, dans le domaine culturel comme sur le terrain de l’économie. À ce titre, l’ouvrage qu’il vient de publier reflète en quelque sorte l’engagement d’une vie.
Ayant choisi de raconter « l’histoire des Espagnols » plutôt que de retracer une fois encore la chronologie bien connue de « l’histoire de l’Espagne », l’auteur tient la gageure de fournir une information globale sur les peuples et les États de la péninsule ibérique depuis la préhistoire jusqu’à l’époque présente. Trois cents pages environ, sont consacrées à l’immense période qui prend fin avec l’invasion napoléonienne, tandis que les cent-vingt dernières pages portent sur les XIXe et XXe siècles. C’est fort bref dans les deux cas, et les simplifications sont inévitables. Dans l’ensemble, l’ouvrage traite pourtant de l’essentiel, c’est-à-dire des situations et des événements qui représentent en quelque sorte les connaissances de base sur l’Espagne. On pourrait lui reprocher toutefois, d’accorder trop peu de place aux faits économiques et sociaux et, aussi de survoler un peu trop rapidement l’histoire récente. Vingt pages seulement se rapportent à l’après-guerre civile et au régime franquiste, ce que beaucoup de lecteurs regretteront sans doute. Il est vrai que l’Espagne à laquelle Jacques Pinglé se réfère avec lyrisme est l’Espagne intemporelle des hispanistes qui la considèrent avec toute leur affectivité, au-delà des avatars immédiats de la politique et de l’économie. ♦