Montgomery et ses hommes. Histoire de la 8e Armée britannique en Afrique
M. Richard McMillan est un de ces correspondants de guerre anglo-saxons qui joignent au courage le coup d’œil stratégique et le talent littéraire ; c’est une bonne fortune pour un chef et pour ses soldats que d’avoir pareil historien. Le sujet est, d’ailleurs, magnifique puisqu’il s’agit de l’admirable épopée de la 8e Armée britannique. Quand M. McMillan la rallie sous le soleil impitoyable d’Afrique, elle fuit à travers le désert et cherche, pour se mettre en sûreté, à franchir le Nil ; l’ennemi croit tenir la victoire, l’Égypte semble perdue. C’est alors que, dans la nuit du 23 octobre 1942, cette même 8e Armée refoule Rommel et son Afrika Korps jusqu’en Tunisie, avant de le rejeter à la mer.
Grâce à l’auteur, nous comprenons maintenant les causes du désastre germanique ; ils sont dus, tout d’abord, à l’indomptable vaillance des soldats britanniques, mais aussi, à l’action d’un grand chef, Montgomery qui, lui, ne croyait pas au mythe de l’invincibilité de son adversaire. Quant à ce dernier, il apparaît comme un bon général, mais sans plus, et non point, comme on avait voulu nous le faire croire, comme un grand génie stratégique. Un des chapitres le plus émouvants est le siège de Bir-Hacheim où les troupes françaises se couvrirent de gloire. La vivacité et la couleur du récit ne nous privent cependant pas de précieux enseignements, notamment sur le rôle capital joué par les chars, sur les conditions de leur emploi et de leur ravitaillement, sur l’intervention, constante et décisive, de l’aviation, en liaison étroite avec les tanks et les troupes à terre.