Les Marines. Scènes de la vie et des combats du Corps des Marines des États-Unis
De 1942 à 1945, 450 000 jeunes Américains furent des combattants d’élite, non par amour des États-Unis ou de la démocratie, mais parce qu’ils étaient des Marines. « Ils sont volontaires. Attirés par un grand mythe qu’aucun d’eux ne saurait définir. Appelés par un mot. Le mot Marine qui veut tout dire, et qui est un monde à part ». François d’Orcival a voulu écrire l’histoire des Marines, depuis le 10 novembre 1775, date à laquelle fut, à Philadelphie, créé leur premier bataillon. Ainsi que l’indique le sous-titre de son excellent ouvrage, l’auteur présente des scènes de leur vie et de leurs combats (donc, très souvent, de leur mort).
Au-delà de cette histoire apparaissent quelques-uns des moments les plus importants et les plus significatifs de celle des États-Unis eux-mêmes. Les Marines, en effet, furent directement associés à la bataille de Yorktown, à l’issue de laquelle le général anglais Lord Cornwallis dut capituler. On les trouve en 1805 en Libye, en 1836 en Floride, en 1847 au Mexique, en 1856 en Chine, en 1861 à Bull Run, en 1900 à Pékin, en 1927 au Nicaragua… Les voici ensuite engagés dans la Seconde Guerre mondiale, dès Guadalcanal en 1942. Ce sont eux qui en août 1942 reprirent une première île aux Japonais, et ce sont encore des Marines qui, en mars 1945, hissèrent le drapeau américain au sommet du mont Suribachi, dans l’île d’Iwo Jima… En 1950, ils sont en Corée, puis à partir de 1968 au Vietnam, et nul ne peut oublier leur action à Hué et à Khe Sanh. Mais que sont des faits d’armes dans une glorieuse anthologie ? François d’Orcival n’a pas écrit une histoire « militaire ». La reconstitution de certains combats, par la permanence qui apparaît dans les structures mêmes de la discipline et dans le dévouement de ceux qui acceptèrent cette discipline, est cette « histoire » qui manquait : une histoire humaine. ♦