Politique et diplomatie - Question palestinienne et stratégies de durée
Au lendemain de la tournée proche-orientale de M. Cyrus Vance, quelques conclusions peuvent être tirées de l’évolution récente du conflit israélo-arabe, et quelques réflexions présentées sur les stratégies respectives des protagonistes.
Si l’on admet que la « question palestinienne » constitue désormais le nœud du conflit — ce que le Président Carter reconnaissait en mars dernier — on constate que le contexte dans lequel elle s’est posée a considérablement changé entre 1967 et 1977. Après la guerre des Six Jours de 1967, la « question palestinienne » n’est pas évoquée dans les textes qui, expression ambiguë du consensus international, énoncent les conditions d’un règlement du conflit. Allusion n’est faite aux Palestiniens que comme « réfugiés ». Ainsi en est-il de la résolution 242, adoptée en octobre 1967 par le Conseil de Sécurité, qui se borne à demander « un juste règlement du problème des réfugiés ». Elle ne précise pas toutefois — et pour cause — en quoi doit consister ce règlement pour qu’il soit « juste ».
Entre 1967 et 1973, et plus encore après la guerre du Kippour de 1973, le problème des réfugiés s’est progressivement transformé en une « question nationale ». Les droits des Palestiniens ont été affirmés non seulement à l’encontre de l’État d’Israël, mais à l’égard des États arabes et au premier chef de la Jordanie du roi Hussein.
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