The Tank Studies in the Development and Use of a Weapon
L’imagination populaire, secondée d’ailleurs par celle des écrivains militaires, a fait du char de combat l’instrument moderne d’une cavalerie adaptée à nos techniques et à notre temps. En réalité pourtant, affirme l’auteur, le char n’a pas réussi à remplir les missions traditionnelles de la cavalerie, bien que ses équipages aient souvent été animés de l’esprit cavalier. Dès son apparition sur le champ de bataille, il s’est heurté à des difficultés dues à ses insuffisances techniques, à l’efficacité des mesures et des armes antichars, à l’action du char adverse ; aussi est-il resté un moyen de feu, de puissance et d’écrasement et n’a-t-il jamais pu conquérir sa pleine autonomie. Seule, la campagne de France de 1940 a été menée par le char, noyau central des unités blindées allemandes ; mais dans des conditions de chances et d’audace telles qu’elles lui enlèvent toute valeur probante ; un peu plus de cohésion et d’agressivité dans la défense française lui aurait présenté des obstacles qu’il n’aurait pu vaincre, et le succès fut l’œuvre de l’aviation beaucoup plus que la sienne propre.
Sur cette thèse, l’auteur, journaliste, romancier, mais aussi ancien officier de chars et historien, a écrit une œuvre solidement documentée, reprenant et réexaminant, du double point de vue de la tactique et de la technique, l’histoire du char dans ses principales manifestations depuis 1916 jusqu’à la guerre des Six Jours (1967), faisant tenir en un nombre relativement faible de pages l’histoire d’une évolution parallèle de la technique et de l’emploi, et suggérant d’autre part que l’histoire du char peut symboliser celle de toute arme nouvelle, sur laquelle se fondent initialement les plus grands espoirs, mais qui, finalement, vient s’ajouter à la gamme des autres armes, sans apporter de révolution profonde dans leur emploi. ♦