La période révolutionnaire
Comme l’écrit l’auteur, il est impossible de présenter un tableau complet d’une époque si pleine sans choisir, parmi ceux qui mériteraient d’être développés, celui qui semble le plus important, lorsque le texte doit tenir dans les limites étroites qu’imposent le format et la formule de la collection. Aussi, pensant que « c’est moins dans le domaine des institutions politiques et des changements économiques que dans celui des idées qu’il faut chercher l’originalité de la période révolutionnaire et son legs le plus précieux », Norman Hampson a porté l’accent sur l’évolution des idées.
Parmi celles-ci à nouveau, il faut faire un choix, plus aisé cependant que le premier ; pour l’auteur, c’est donc le principe de l’égalité des hommes qui est essentiel, car c’est un gain irréversible, non seulement en France, nation-pilote de l’époque, mais dans tous les autres pays où s’étendront progressivement les idées révolutionnaires françaises dont le caractère universel se prête à ce développement. Mais la période révolutionnaire a suscité tant de commentaires et d’études que sa réalité nous en est souvent masquée par des théories postérieures, notamment par le marxisme. Il est donc sage, pense l’auteur, de chercher cette réalité dans les écrits du temps plutôt que dans les gloses auxquelles ils ont donné naissance. Sur un point particulier, mais qui peut nous intéresser directement ici, l’auteur conclut que « ce sont les souverains avec leurs armées régulières, bien plus que les peuples avec leurs guérillas, qui ont renversé Napoléon ».
Ouvrage de synthèse partielle, mais brillamment écrit, le livre de Normann Hampson mérite la lecture. ♦