Le train de la mort
L’évacuation dans des conditions inhumaines, des prisonniers que détenait le IIIe Reich au moment du débarquement allié en Normandie de juin 1944, est un des chapitres des crimes nazis. Des hommes de toutes nationalités – mais dans le cas présent, Français pour la très grande majorité – arrêtés pour des faits de résistance, souvent blessés et toujours diminués par le régime et les sévices qu’ils venaient de subir, ont été embarqués, à raison d’une centaine par wagon de marchandise, et conduits en Allemagne vers les camps de déportation. L’auteur a reconstitué, avec l’aide des survivants, l’itinéraire tragique du train 7909, ayant quitté Compiègne le 2 juillet 1944 pour Dachau, où il est arrivé le 5. Il contenait 2 166 détenus ; 536 d’entre eux sont morts en cours de trajet, en raison de leur état de délabrement physiologique, de l’entassement, de l’absence de nourriture et de boisson (alors qu’il faisait une température très élevée), des mauvais traitements et des brutalités dont ils ont été l’objet.
Christian Bernadac a patiemment retrouvé un certain nombre de rescapés et utilisé les récits qu’ils lui ont faits. Son livre est un ensemble de témoignages vécus, ce qui le rend particulièrement poignant. On voudrait que s’effacent de pareils souvenirs ; mais il est bon de les rappeler, afin que chacun sache jusqu’où peut aller l’aberration que provoquent la guerre et la haine, et s’efforce, dans la limite de ses moyens, d’en empêcher le retour. ♦