Dans notre numéro de janvier 1969, nous rendions compte d’un ouvrage intitulé Vieillissement et longévité dans la société de demain ; il était dû au Docteur Gros, à Georges Guéron et aux deux auteurs du présent livre, qui en est un développement et dont l’avant-propos, faisant suite à une préface d’Yves Pergeaux, Directeur général de la Caisse nationale de retraite des ouvriers du Bâtiment et des Travaux publics, est signé des deux personnalités ci-dessus nommées.

Si les jeunes font entendre leur voix et savent exposer leurs difficultés dans le monde actuel, il est nécessaire et tout aussi urgent de s’occuper des gens âgés dont le nombre est devenu si important dans tous les pays développés qu’ils y posent, comme le disent les auteurs, un véritable « problème de civilisation ». En effet, le problème de la vieillesse, en raison de l’accroissement des espérances de la vie, a pris pour la presque totalité des êtres vivants un aspect nouveau ; elle ne peut plus être considérée comme un état éphémère et accidentel. Elle n’est plus ce qu’elle était encore récemment pour ceux qui avaient la chance – ou la malchance – de l’atteindre, car les facultés restent bien davantage intactes qu’autrefois : l’homme âgé peut continuer à vivre physiquement et intellectuellement ; mais ses possibilités et ses aptitudes demeurent différentes de ce qu’elles étaient à l’âge adulte. Il est donc indispensable de prendre conscience de l’unité de la vie – du « continuum », qui, de l’enfance à la mort à un âge avancé, en forme un tout. Ce tout doit être harmonieusement organisé, à la fois par l’individu qui se prépare à devenir âgé et doit « accepter et même se construire, dès la maturité, un nouveau système de valeurs, en sachant que cette évolution psychologique de l’homme vers la vieillesse n’est pas un appauvrissement, mais un accomplissement », et par la société à laquelle il revient de permettre et d’aider pratiquement cette attitude.

Nous ne saurions entrer ici dans l’analyse détaillée des développements de ce petit livre particulièrement dense, qui définit bien les multiples aspects individuels et sociaux du vieillissement et esquisse quelques solutions, dont il est évident qu’elles devront être longuement approfondies, tant le problème est vaste et difficile.