La lutte contre les Turcs
Nous avons récemment rendu compte de la publication des premiers ouvrages de cette collection. Celui-ci est un survol de l’histoire de l’Empire ottoman du début du XIVe siècle à la fin du XVIIe, donc pendant la période d’expansion et de conquête en Europe centrale, dans le bassin méditerranéen et vers l’Afrique orientale.
Très schématiquement, la lecture de ce livre permet de se représenter la conquête turque comme celle d’une horde militaire organisée, stationnant sur les terres conquises comme dans un campement, et à partir de celui-ci, poussant des expéditions jusqu’à la limite du rayon d’action limité par une logistique lourde. Vienne et le détroit de Sicile marquent les bornes de ces opérations vers l’Europe, cependant qu’elles avancent plus loin vers l’ouest du Maghreb. La frontière de l’empire turc n’est pas une ligne, mais une zone d’avant-postes, une marche élastique, qui menace les foyers de civilisations de l’Europe Centrale et de l’Italie, mais ne parvient pas à les occuper. Cependant, les alternances d’entente et de désaccords, de paix et de guerre entre les Nations européennes favorisent ou défavorisent les entreprises turques. L’Empire ottoman est structuré autour de sa force militaire ; celle-ci est grande et puissante lorsque le souverain la dirige lui-même ; elle s’effrite peu à peu, et par soubresauts, lorsque les sultans perdent leur goût de la guerre et que les soldats demandent à jouir des avantages que leur ont procurés leurs victoires et leurs conquêtes. Du grand empire combattant, l’histoire passe à « l’homme malade » et la résistance à la conquête musulmane fait place à la question d’Orient.
L’intérêt de l’ouvrage réside en son effort de synthèse historique en un nombre restreint de pages denses de faits et d’idées. ♦