Le blocus du Scharnhost et du Gneisenau
Le titre évoque l’activité la plus spectaculaire de cet agent du réseau constitué en France occupée par le célèbre Rémy, qui surveilla les activités allemandes à Brest, au plus chaud de la bataille de l’Atlantique. Hilarion, nom de guerre du lieutenant de vaisseau Philippon, put adresser à Londres les renseignements les plus précis sur le mouvement des navires allemands, et notamment sur les deux bâtiments qui, longtemps retenus à Brest devaient pouvoir regagner l’Allemagne, au cours d’une des plus audacieuses opérations de l’histoire de la guerre navale, mais dont la brillante réussite ne peut certes pas être imputée au service de renseignement.
Il y a cependant bien autre chose dans ce livre écrit de façon simple et presque familière. C’est d’abord l’attitude d’un officier qui n’accepte pas la défaite et que les circonstances placent, par extraordinaire, à un poste où il peut continuer de servir et de lutter, quoique dans des conditions bien différentes de celles qu’il aurait pu imaginer : un témoignage humain qui rend bien compte d’un aspect du drame intime que vécurent alors tous les Français. C’est ensuite la description de la vie de notre grand port sous l’occupation, autre témoignage de première main auquel seront certainement sensibles tous ceux qui connaissent Brest et ont, d’une façon ou d’une autre, vécu dans la cité. C’est encore la description du fonctionnement d’un réseau de renseignement, tel que l’a vu un exécutant dont la modestie cache l’importance des services qu’il rendait à la cause commune.
De nombreux passages de ce livre direct et dépourvu de toute recherche littéraire pourraient utilement être utilisés à la formation des futurs cadres des armées, pour leur montrer comment on ne doit pas désespérer et comment on peut agir.