Une campagne césarienne : Alésia
Après plusieurs études antérieures sur les campagnes de Jules César, l’auteur présente ici un travail d’archéologie, dans lequel il ne cherche pas à raconter la campagne de 52 suivant la méthode historique habituelle. Considérant comme acquis, le fait que le véritable site d’Alesia est Alise-Sainte-Reine, il a voulu d’abord, comme il l’expose dans son introduction, tirer de la topographie de cette région « une définition stratégique précise », ce qui l’a conduit à « une analyse de l’archéologie militaire de l’oppidum » : puis il a examiné quels pouvaient être les effectifs en présence ; après un examen des travaux effectués de part et d’autre, il a cherché à déterminer les phases du siège ; enfin, à partir des données ainsi obtenues, il a tenté de préciser les conditions tactiques du combat.
Cet ouvrage savant est d’une lecture austère ; elle suppose de la part du lecteur la possession de nombreuses connaissances préalables sur la guerre des Gaules et sur les peuples en présence. L’ouvrage aurait été d’un accès plus facile si Jacques Harmant avait résumé les données principales de la question dont les souvenirs restent certainement fort imprécis dans beaucoup de mémoires.
La conclusion est intéressante. Pour l’auteur, César prit prétexte de cette campagne pour en faire « une mise en scène colossale » et « les Gaulois succombèrent, devant ce système technique illusoire, aux contraintes sans gloire de la logistique ». César sut particulièrement bien user de sa clientèle parmi les Gaulois, et mener en une étroite combinaison les opérations militaires et l’action psychologique.
Mais cet ouvrage apportera sans doute plus de satisfaction aux archéologues qu’aux historiens militaires, s’il n’est pas complété par un développement moins technique que celui qui est ici présenté.