Duel dans le Pacifique
Le nom de Guadalcanal est resté célèbre dans les annales de la dernière guerre mondiale. L’auteur, qui y combattit, raconte dans le détail le plus minutieux les combats livrés, du 7 août au 31 décembre 1942, pour la possession de l’aérodrome d’Henderson, dans la partie septentrionale de l’île, entre les Américains acharnés à s’y maintenir pour protéger la ligne de communication vers l’Australie et disposer d’une base de départ pour la reconquête du Sud-Est asiatique, et les Japonais, conscients d’avoir commis une faute en n’occupant pas suffisamment en force les Salomons du Sud et ardemment désireux de la réparer.
Le récit est fait de la juxtaposition d’innombrables anecdotes, dont la scène se déroule alternativement chez chacun des belligérants. Il met en action les plus grands chefs comme les plus humbles des combattants. Si le lecteur se perd parfois dans cette accumulation de détails, il réussit cependant à retrouver le fil directeur qui lui donne une vue d’ensemble des opérations. Mais il retiendra surtout, semble-t-il, ce qui fait la réalité du combat, sa banalité, pourrait-on dire, même dans les moments les plus critiques.
Cette épopée, à la gloire des célèbres Marines, est envoûtante comme la forêt profonde dans laquelle se déroulait ce duel à mort entre deux adversaires également résolus. Elle n’est pas, à dire vrai, une histoire des opérations ; mais elle apporte un document humain qui correspond bien à ce que l’on peut attendre, comme le dit le titre de la collection dans laquelle l’ouvrage est publié, d’un « témoin de notre temps ».