La contre-révolution africaine
Il n’est pas rare de lire des réquisitoires contre le colonialisme et ses méfaits ; il est assez fréquent d’entendre critiquer l’action des puissances européennes en Afrique, même dans la période qui a suivi l’indépendance de la grande majorité des États qui s’y sont récemment formés. Mais il est exceptionnel qu’un auteur consacre tout un livre à dénoncer les conditions aberrantes et sanglantes dans lesquelles l’Afrique est actuellement administrée par les hommes qui y détiennent le pouvoir.
En perdant trois millions de Blancs, rapatriés sur leurs pays d’origine, l’Afrique du Nord et l’Afrique Noire ont perdu, dit l’auteur, les éléments les plus sûrs de leur développement et de leur équilibre. L’expérience de Saint Paulien semble avoir surtout pour cadre les territoires portugais où les Européens continuent de tenir les postes de direction et d’avoir la responsabilité des populations ; c’est à partir des avantages qu’il y constate qu’il juge des désordres et des sous-développements de plus en plus graves des pays africains voisins.
On lira ce livre comme un antidote des écrits généralement consacrés à l’Afrique, et le lecteur pourra tenter de faire une juste moyenne entre ce qu’il a couramment sous les yeux et ce que l’auteur lui affirme être la réalité africaine d’aujourd’hui.