L’agriculture soviétique de Lénine à Brejnev
Les conditions dans lesquelles a vécu l’agriculture soviétique depuis la Révolution d’Octobre 1917 ont fait l’objet de nombreux commentaires et de fréquentes critiques. Les dirigeants de l’URSS ont dû reconnaître eux-mêmes que les progrès y avaient été lents, que le développement s’était montré souvent décevant et que les méthodes de collectivisation des terres n’avaient pas toujours rencontré l’adhésion des populations rurales.
Aussi ce livre assez court, mais très dense, peut-il donner à ceux que la question intéresse une histoire de l’agriculture soviétique et de ses difficultés depuis cinquante ans. Les chiffres statistiques y sont nombreux et fournissent au lecteur une documentation précise.
L’auteur, en se défendant d’avoir voulu faire une œuvre partisane, se montre sévère dans sa conclusion. Autant les progrès de l’URSS ont été rapides et spectaculaires dans d’autres domaines : l’industrie lourde, la recherche scientifique, la conquête spatiale entre autres, autant se montre sensible l’échec d’une politique agricole qui n’a pas réussi à convaincre les paysans ni à leur faire produire ce que la population croissante a de plus en plus besoin de consommer.
Il serait impossible de résumer, dans cette courte analyse, les développements de B. de Vignacourt, ni de condenser ses arguments : les faits parlent d’eux-mêmes. On lira donc cette étude avec intérêt ; elle ouvre, sans les expliciter, des perspectives sur l’attitude politique des dirigeants de Moscou.