L’Église écoute. Réflexion de laïc
Après avoir analysé la brutale et rapide transformation du monde due aux récentes découvertes dans toutes les branches de la science, après avoir dépeint à quel point les conditions matérielles de vie des hommes, mais davantage encore les transformations biologiques et psychiques qui sont sur le point de les atteindre, modifient nos façons d’être et de penser, l’auteur montre quelle est la crise de l’Église catholique et la façon dont elle pourrait répondre à l’anxiété de tous ceux que le proche avenir fascine. Le Concile du Vatican a introduit ou commencé d’introduire des réformes profondes dans l’Église : elles sont plus grandes dans l’esprit même suivant lequel la religion peut et doit être dorénavant abordée que dans les manifestations extérieures du culte. Vatican II n’a pas été le fruit d’une soudaine inspiration : il a fait suite à une évolution déjà perceptible chez les plus éclairés des croyants dès les dernières années du siècle dernier. Mais il n’a pas été non plus un aboutissement, une conclusion à une longue réflexion : bien davantage, il faut y voir une ouverture vers de nouvelles conceptions qui concilieront le respect des données essentielles de la foi et des immenses possibilités offertes à l’homme par la science.
Michèle Aumont poursuit, tout au long de son livre, une méditation simple, précise, claire, sur ces vastes questions, sans avoir la prétention de les approfondir ni d’y donner une réponse définitive. Elle y montre à la fois une inquiétude devant les premiers faits de l’ère qui commence et une hauteur de vues à laquelle le lecteur ne peut pas ne pas être sensible. Témoignage d’un esprit en quête de vérité, mais aussi de renouveau, afin que « le souffle de l’esprit nous rassemble tous en notre Dieu commun », cet ouvrage est indubitablement de ceux qu’il faut lire pour mieux comprendre notre monde actuel.