Géographie de la population
Excellente introduction à l’étude de la dynamique de la population, de ses variations dans leur localisation, leur croissance, leurs migrations, ce petit livre donnera aussi à ceux qui sont déjà familiers de ces questions des précisions et des mises à jour intéressantes.
Le phénomène démographique auquel nous assistons se résume en quelques mots quant à l’essentiel ; ce sont précisément ceux par lesquels commence l’ouvrage de Pierre George : « Deux cent cinquante millions d’hommes sur la terre à l’époque de l’Antiquité classique, un demi-milliard au milieu du XVIIe siècle, un milliard en 1850, deux milliards en 1940, quatre milliards avant 1980… sans doute huit milliards avant la fin du siècle ». Si cet accroissement se répartissait uniformément, les ressources de la Terre permettraient de nourrir cette population ; mais chacun sait que les pays « développés » augmentent leur population plus lentement que les pays « sous-développés ». Chaque année, il y a sur la Terre environ 60 millions d’hommes en plus, dont 8 M dans les pays européens et américains du Nord, 4 M en URSS, mais près de 50 M dans le Tiers-Monde.
La géographie constate ; son rôle n’est point de proposer des solutions à un problème mondial, mais d’indiquer le résultat de ses études et de ses statistiques. Ces constatations, ce petit livre ne peut avoir la prétention de les indiquer toutes ; il les résume en les groupant. C’est le lieu de naissance de chaque individu qui est le plus important des facteurs d’inégalité entre les hommes, qu’il s’agisse de la longueur moyenne de la vie qui varie de 26 ans au Mali, par exemple, à 71 ans dans les pays Scandinaves ; des revenus individuels qui vont de 250 francs par an au Pakistan à 12 000 aux États-Unis ; des maladies, de l’instruction, des conditions les plus élémentaires de la vie.
Certes, tout cela est connu, tout au moins « en gros ». Mais il est bon de passer deux heures à lire une synthèse aussi courte, aussi dense, aussi démonstrative que celle que présente ce livre, dont les cartes et les tableaux sont aussi suggestifs que le texte. ♦