Les vingt Amériques latines
Lorsque ce livre parut en première édition, en 1962, il fit le point de la situation dans l’ensemble de l’Amérique latine, en étudiant la situation de chacun des vingt-six pays qui la composent. La réédition qui est présentée maintenant au public prolonge, jusqu’aux données de l’actualité la plus immédiate, les analyses faites il y a trois ans, et les précise. Le lecteur se trouve donc en présence d’un tableau à la fois détaillé et synthétique d’une des régions les plus névralgiques du monde, celle dont la propagande communiste dit qu’elle sera « l’Algérie des États-Unis » lorsque ceux-ci auront perdu la guerre du Vietnam.
Les apparences nous font englober, sous le même terme « d’Amérique latine » des pays, des collectivités humaines, qui, bien que possédant des caractéristiques communes, sont cependant très divers. Il y a une Amérique latine créée par les Européens et les Africains, mais aussi une Amérique latine qui est restée indienne. Le degré de développement est très inégal ; certains États sont encore réellement sous-développés ; d’autres sont sortis du sous-développement. La plupart de ces pays sont indépendants depuis plus d’un siècle ; mais il reste encore des terres qui dépendent de métropoles européennes ; Porto-Rico a une place à part, à mi-chemin entre une colonie et un État des États-Unis. Mais ils sont tous, plus ou moins, sous une dépendance économique étrangère, notamment celle des États-Unis, dont ils tentent de se libérer pacifiquement ou, comme Cuba, violemment. « Au réformisme préconisé par Washington, les Cubains opposent leur révolution. La lutte engagée est donc décisive. De son issue dépend le maintien de l’Amérique dans le camp occidental. »
Il suffisait, semble-t-il, de résumer ainsi l’introduction de cet ouvrage pour en souligner tout l’intérêt. ♦