Arms and Stability in Europe
Les deux auteurs ont résumé dans ce livre les échanges de vues qui se sont déroulés de 1961 à 1963 entre des organismes européens : le Centre d’études de politique étrangère de Paris, Die Deutsche Gesselschaft fur Auswärtige Politik de Bonn, The Institute for Strategic Studies de Londres. Ils ont fait une œuvre personnelle, tout en se référant aux développements et aux conclusions de la vaste enquête conduite par de nombreuses personnalités, conclusions qui sont reproduites en annexe et qui précisent, complètent ou contestent ce que les auteurs ont écrit.
L’ouvrage comprend trois parties.
Dans la première, les auteurs posent la question : la situation de l’Europe est-elle le résultat d’une impasse ou d’une véritable stabilité, d’un véritable équilibre ? Pour y répondre, ils analysent cette situation, dont ils estiment que les traits principaux sont la prise de conscience de l’Europe occidentale en tant qu’entité, la diminution de l’influence des partis communistes dans tous les pays, la fin de la décolonisation, l’apparition d’un « partenaire européen » dans la politique internationale, mais aussi, les grandes divisions et oppositions qui, subsistant encore entre les États européens, ne leur permet pas de jouer le rôle pour lequel ils ont collectivement vocation. La situation européenne ne peut se transformer en un véritable équilibre que si elle est conçue dans un cadre mondial, notamment si l’alliance occidentale est élargie et adaptée aux conditions présentes, qui ne sont plus celles de 1949.
La deuxième partie traite de la forme des accords qui pourraient aboutir à un équilibre européen. Après avoir passé en revue les idées américaines, britanniques, allemandes et françaises sur cette question, et souligné leurs points de contact comme leurs points de divergence, les auteurs examinent la question du contrôle des armements à la fois du point de vue géographique et du point de vue fonctionnel. La réduction des armements, dont aucun gouvernement européen ne veut dans les circonstances présentes, ne peut provenir que d’un accord général, appuyé sur les opinions publiques.
Enfin, la troisième partie est consacrée à l’étude de la défense de l’Europe occidentale, d’une défense qui serait stable. Il serait trop long d’analyser ici les questions soulevées ; elles vont de la réorganisation de l’Otan à l’emploi des armements nucléaires nationaux.
Un tel livre ne pouvait avoir pour prétention de donner des réponses à des problèmes qui forment le fond de la politique internationale et européenne. Mais il pouvait clarifier les idées et aider ainsi ceux qui sont chargés de les résoudre comme ceux qui veulent seulement comprendre ce qui se passe dans le monde contemporain. On peut juger que ce résultat est atteint. ♦