Le Roi Saud ou l’Orient à l’heure des relèves
Ce livre est la suite de ceux qu’a publiés antérieurement l’auteur sur Mustapha Kemal et Ibn Séoud. Le titre Le Roi Saud est heureusement complété par le sous-titre, qui donne davantage le sens du contenu de l’ouvrage. Il s’agit en effet, non pas de l’histoire personnelle du Roi d’Arabie, mais d’une fresque largement traitée de l’histoire récente du Proche-Orient. Il suffit d’ailleurs de lire le titre des chapitres pour s’en convaincre : le relèvement de la Turquie, le pacte de Bagdad, l’Arabie s’interroge, la fondation d’Israël, la révolution égyptienne, le drame de Suez.
Mais si l’auteur centre son étude sur le roi Saud, c’est qu’il estime que l’heure de celui-ci est venue, car son royaume s’étend sur les lieux saints de l’Islam, et se trouve en conséquence au centre même de l’évolution multiforme du monde arabe et musulman, bien placé pour réduire les inévitables heurts et les probables rivalités qui se produiront dans ce monde en devenir. « Les tribus éparses qui cheminaient à travers les dunes sont devenues des nations cheminant à travers l’histoire ».
Il est impossible de faire des prévisions sur ce que sera ce cheminement nouveau. Mais il convient d’être attentif et de se débarrasser des vieux clichés. Car ce monde est vraiment neuf, à la « révolte dans le désert » ayant succédé la « révolte urbaine ».
Comme toutes les œuvres de l’auteur, celle-ci se lit très aisément, et l’intérêt ne faiblit pas de la première à la dernière page. Le Roi Saud est bien dans la ligne des œuvres maintenant célèbres que M. Benoist-Méchin a publiées sur le Proche-Orient ; il ne décevra certainement pas ses lecteurs. ♦