Les Arabes d’hier à demain
Le colonel Jacques Minart a repris minutieusement les dossiers dans lesquels se trouvent décrits, sous forme de citations, de déclarations, de décisions, le double drame du désarmement français et du réarmement allemand entre les deux guerres. C’est donc en s’appuyant sur de nombreuses références, dont l’énumération occupe le cinquième de son ouvrage, qu’il raconte les conditions dans lesquelles, à la suite de longues années d’aveuglement, nous abordâmes la guerre en 1939.
C’est un « drame » connu dans ses grandes lignes, mais généralement ignoré dans ses détails et dans ses motifs profonds, que reconstitue l’auteur. Dans une première partie du livre, il fait une comparaison entre l’armée française et l’armée allemande de 1932, montrant à quel point, déjà à cette époque, l’Allemagne disposait d’effectifs et de matériels. La deuxième partie est consacrée à la Conférence du Désarmement qui tint ses sessions à Genève de février 1932 à novembre 1933 ; cependant que l’Allemagne reprenait sa liberté d’action, les Grandes Puissances échangeaient des plans, des notes, et finalement restaient indécises quant aux mesures à prendre pour arrêter la remilitarisation de l’Allemagne, et laissaient péricliter leurs forces armées. Dans la troisième partie, se succèdent les tentatives pour reprendre les conversations de Genève et pour tenter de régler, par des concessions de plus en plus grandes, une situation dont le Reich se montre de plus en plus le seul bénéficiaire. Enfin, la quatrième partie raconte les tentatives trop tardives de redressement, à partir de 1937 et jusqu’au moment où éclate la guerre.
S’il est une leçon de l’histoire qui puisse être méditée, c’est assurément celle-là. Le désarmement est un rêve tentant, et les réveils sont sanglants et cruels. Il était bon qu’un historien précis et documenté se penchât sur un récent passé et sur une expérience dont les conséquences sont encore bien présentes dans toutes les mémoires. ♦