Le Pollen
La palynologie (ou étude des spores et pollens) est d’origine relativement récente, puisque, malgré quelques intuitions antérieures, il faut attendre la fin du XVIIe siècle et les travaux de Camérarius (Jean-Rodolphe) pour connaître l’action du pollen, et c’est beaucoup plus près de nous (début du XIXe siècle) que s’esquissa cette science dont les développements constructifs datent de moins de vingt-cinq ans.
La description des pollens et des spores, pleine d’infinies subtilités, est passionnante mais aride car elle nous transporte dans le domaine microscopique, et même dans celui du microscope électronique. Ainsi s’établit une systématique des pollens, et les non-initiés découvrent qu’il existe des moyens de fixer (à quelques limites près) l’origine des pollens, comparables à ceux qui permettent, à l’aide d’une flore, de déterminer le nom d’une plante.
Le chapitre de l’aéropalynologie nous fait pénétrer dans les activités d’application. Affection allergique, le « rhume des foins » dont l’origine est connue depuis longtemps, trouve dans la palynologie, les éléments de sa guérison. On sait que la pollinisation de l’atmosphère engendre des fécondations de hasard, de même que le transport aérien des spores des champignons parasites fait naître sur les végétaux des troubles pathogènes : l’agronomie ne manque pas d’étudier ces phénomènes en vue d’y porter remède et, à tout le moins, d’en contrôler les conséquences. L’étude pollinique des miels est du plus haut intérêt : elle permet d’établir une classification d’origine, de déterminer le rôle des abeilles dans la pollinisation des espèces cultivées et aussi de déterminer le rendement et les maladies de la ruche.
Mais c’est dans l’analyse pollinique des sédiments que la polynologie ouvre des horizons inattendus et des perspectives d’avenir surprenantes. Elle devient un des éléments déterminants de l’évolution du monde végétal, elle apporte un moyen complémentaire à l’exploitation de la stratigraphie et devient ainsi une des sciences de base au service de la géologie, de la paléontologie, de la préhistoire et même de l’archéologie. Noter enfin qu’en glaciologie, l’étude des spectres des pollens conservés permet de déterminer l’origine saisonnière des différents types de glace, et de mesurer les mouvements des glaciers.
En résumé, cet ouvrage, aussi spécialisé qu’il soit, est de ceux où les esprits éclairés et curieux, peuvent trouver matière agréable et enrichissante. Il convient de souligner le mérite de son auteur – jeune savant détaché au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). ♦