Histoire des Grandes Puissances de 1918 à 1958
Il est généralement admis, en histoire, que l’on connaît mal les périodes les plus rapprochées de nous. Les détails, en effet, se bousculent, les faits sont encore imprégnés d’atmosphère passionnelle, la ligne générale exprimant le sens de marche des événements apparaît mal. Pour tout dire, la décantation historique n’a pas encore joué.
Ceci est d’autant plus gênant – et parfois dangereux – que l’on a tendance naturelle, parce que facile, à se référer aux actions oui furent pour nous de l’actualité.
Conscient de cette lacune, l’excellent historien Maxime Mourin (auteur de Histoire de l’Allemagne, Complots contre Hitler, Les Tentatives de paix dans la Seconde Guerre mondiale) avait déjà publié deux études couvrant les périodes 1919-1939-1947. Le présent ouvrage est donc une troisième édition étendue jusqu’en 1958.
Huit grandes puissances sont retenues : France, Allemagne, Italie, URSS, États-Unis, Chine, Japon.
Sans doute le droit de certains de ces États à être qualifié de grands a-t-il pu être inégal durant la période envisagée. La Chine en particulier n’a joué un rôle que récemment dans le concert des Nations. On pourrait peut-être penser aussi que l’action de l’Inde n’a pas été négligeable depuis dix ans. En fin de période mentionner la République arabe unie et son action à travers de la Ligue arabe ne nous fut pas apparue déplacée. Mais ceci eût risqué de nous maintenir dans l’actualité. Il faut donc féliciter l’auteur de s’être limité.
Il faut bien préciser que l’auteur ne se propose d’exposer que la politique générale de chacune des Grandes puissances. Aussi établit-il le déroulement, l’enchaînement des événements qui constituent la charpente de l’Histoire. Les faits principaux sont retenus, ceux qui jalonnent les histoires nationale et internationale, ceux qui furent cause d’impulsions déterminantes. Dans le choix des actes essentiels, Maxime Mourin fait preuve d’un sens historique très sûr. Ajoutons qu’il a évité différents écueils assez fréquents dans de tels ouvrages : l’aridité et la sécheresse d’abord, la trop apparente intention de démontrer, ensuite. De plus, ses exposés, bien que denses, sont faciles à lire, vivants et attrayants.
Voici donc un livre de base. Il éclaire les périodes qui apparaissent confuses aux contemporains. C’est, en outre, un précieux document de référence. Il a sa place dans la bibliothèque de quiconque entend connaître et comprendre l’histoire écrite par les générations qui ont vécu durant cette période de quarante années. ♦