Évariste Galois
Peu d’ouvrages ont été consacrés au génial mathématicien, tué en duel à vingt-et-un ans. La présente biographie comble donc un vide.
L’auteur, s’abstenant de publier quelque partie que ce soit de l’œuvre mathématique d’Évariste Galois, s’attache à souligner l’unité de sa vie. Certains, en effet, avaient tenté de séparer le « mathématicien » du « républicain ». Or, c’est l’esprit réformateur qui caractérise l’adolescent : il s’est attaqué aussi bien à l’ordre établi en politique qu’à l’ordre admis en mathématiques.
On sait que l’apport original d’Évariste Galois réside dans la théorie « des groupes ». Ses conceptions correspondaient à une nécessité du moment. « Au début du XIXe siècle, les calculs de l’algèbre étaient devenus d’une telle complexité que le mouvement était paralysé. L’appareil conçu par Descartes et perfectionné par ses successeurs étouffait à présent l’organisme. On ne « voyait plus ». L’impuissance éprouvée par Lagrange à conduire jusqu’à son terme la résolution de ce problème – achevée par Galois –, des équations algébriques, est un exemple de cet état de paralysie. Le moment était venu d’imaginer un nouvel ordre. C’est la nécessité qui fait la question du moment, jamais le hasard. Le trait de génie est celui qui souligne cette nécessité, cette urgence… Les conceptions d’Évariste Galois sont les plus graves et les plus fécondes qu’imagina jamais l’intelligence d’un savant. » ♦