La Chine antique
Cet ouvrage est un « monument » d’érudition. C’est une nouvelle édition de celui qui parut en 1927, complétée grâce aux notes laissées par Henri Maspero.
Avant tout, l’auteur prend des précautions : « Quoi qu’on en dise souvent, l’histoire de la Chine ancienne ne remonte pas très haut, et la valeur de ses textes se rapportant à l’Antiquité n’est pas très grande ». Les références, en effet, ne permettent pas d’écrire une histoire suivie. On a des aperçus sur certaines périodes, séparés par des périodes inconnues. Ainsi, grâce à une découverte récente, pouvons-nous remonter jusqu’à la fin de la dynastie Yin (vers les XIIe et XIe siècles avant Jésus-Christ). Mais les siècles suivants, ceux précisément où l’on place l’apogée de la dynastie Tchéou, sont à peu près inconnus. Vers la fin du IXe siècle quelques lueurs apparaissent, lueurs qu’accroît une chronique, permettant d’écrire l’histoire, durant deux siècles et demi, à partir de la fin du VIIIe siècle. Puis c’est de nouveau la brume et l’incertitude jusqu’à la fin du IIIe siècle.
Sur ces bases générales Henri Maspero s’efforce de dégager, d’abord, « les origines », c’est-à-dire l’histoire de la dynastie Yin et celle de l’empire Tchéou ; de cet ensemble, il présente l’organisation sociale et la vie religieuse. Puis c’est le règne des hégémonies, des grandes principautés : hégémonie Ts’i, hégémonie Tsin, alliance du Tsin et du Wou. La ruine du Tsin donne naissance, à la fin du Ve siècle, aux royaumes combattants que suit le triomphe du Ts’in (IIIe siècle).
Une très large part est réservée à l’étude des littératures et philosophie antiques. Nous y voyons régner les esprits de Confucius et de Mo-Tseu.
Ouvrage spécialisé, dont l’étude est indispensable à quiconque prétend acquérir des lumières sur la Chine actuelle, car l’histoire de cette Chine antique ouvre les voies à la compréhension de la Chine d’aujourd’hui. ♦