Contre le son
Peut-on se lasser de lire les promesses de ces hommes de l’air dont on ne sait ce que l’on doit le plus admirer, l’héroïsme souriant du combattant, la sérénité devant des risques froidement mesurés dans leur métier de pilotes d’essais, la maîtrise de leur pensée au cours de la mise au point des prototypes ?
Tout jeune, Roland Beamont prend part à toutes les opérations du début de la guerre. Il y moissonne de nombreuses victoires. Ensuite, c’est à sa clairvoyance technique et à son énergie que l’on doit de conserver les Typhons en service. Chef d’une escadre de Tempest et spécialiste de la destruction des trains il se distingue en mettant au point la méthode de lutte contre les V1. Prisonnier il manifeste, derrière les barbelés, une magnifique noblesse de sentiments.
Les hostilités terminées, il devient un pilote d’essais exceptionnel. C’est à lui que l’on doit la mise au point des premiers avions supersoniques : le fameux bombardier Camberra et le chasseur Pursuit. C’est à son propos que l’auteur évoque le symbole qu’il représente lorsqu’il monte dans son cockpit pour un premier vol, devant la centaine d’ingénieurs et de techniciens qui ont conçu et mis au point l’avion. Sa merveilleuse grandeur dans l’isolement, face aux plus grandes responsabilités, fait de lui à ce moment « la pointe de flèche de leur travail et de leur foi ». ♦