Un baroudeur : le capitaine Georges Mangin
Le capitaine Mangin était le frère cadet du Grand Mangin, cela suffit à situer l’homme, la race, le caractère, la ténacité, la bravoure. Certes Georges, dont j’ai été le disciple au Tchad, n’a pas eu le temps d’acquérir la maturité d’esprit qui a qualifié son frère, mais il avait l’étoffe d’un chef. Il savait, fort bien étudier et préparer une action, une reconnaissance à longue portée et aussi, dans les cas graves, trouver une réaction immédiate.
Bon méhariste, d’une santé de fer, il sut rattraper avec son peloton un rezzou de Toubous et, pour ceux du Tchad, c’est tout dire. Ses actions d’éclat lui avaient valu la croix d’officier de la Légion d’honneur comme capitaine – distinction exceptionnelle à cette époque – Sikasso, le Burma, Zinder, la Komadougou, le Tchad, le Manga, l’Eguei, le Borkou autant de faits d’armes plus ou moins commandés ou tolérés par les grands chefs, mais toujours réussis puis, le Tchad pacifié, Georges Mangin suit Gouraud eu Mauritanie avec l’équipe du Tchad fidèle à son chef et ce fut la succession des holocaustes : Gueirard, Bablon, Repoux, Violette, d’autres encore puis Mangin. Il était trop habitué au danger pour prêter attention au cartel de Ma-el-Ainin – du moins sa mort fut celle du soldat, tombé les armes à la main, face à l’ennemi.
Appuyé des lettres de Georges Mangin à sa famille, le récit prenant et poignant du général de Boisboissel, un autre méhariste, campe l’homme et le fait revivre tel qu’il était dans la lignée des conquérants de la plus grande France. Ce livre doit être lu par les jeunes. Ils y trouveront un exemple. ♦