La Russie et l’Europe
Il s’agit principalement d’articles publiés par Karl Marx, à Londres, on 1856-1857.
Accoutumé à lier, à unir même, la politique russe à la pensée marxienne, on découvre que les sentiments et les jugements de Marx n’étaient rien moins que sévères à l’égard de la Russie. Sa thèse se résume ainsi : le caractère de la politique russe est la conséquence de la domination tartare ; il en résulte que le comportement de la Russie est celui d’une société d’esclaves. Sans oublier que certains traits profonds des caractères nationaux survivent aux révolutions, il faut cependant noter que le jugement de Marx est de 1857.
On lit aussi avec curiosité ce point de vue : la Révolution sociale n’a aucune chance d’éclore dans la Russie agricole, mais plutôt dans les États industriels de l’Europe occidentale, particulièrement en Angleterre.
Incidemment l’auteur présente une manœuvre diplomatique anglaise et cite une lettre de Sir James Harris à Lord Grautham du 16 août 1782. L’Ambassadeur d’Angleterre à Moscou proposait simplement au Tzar de lui céder Minorque, cette tractation étant « acceptée sous réserve » par l’Angleterre.
Ouvrage fort intéressant et qui éclaire la politique traditionnelle de la Russie à l’égard de l’Europe. ♦