L’article liminaire de cette Revue aurait été écrit spécialement pour nos lecteurs par M. le Maréchal Pétain si les circonstances qui l’appellent à servir le pays hors de ses frontières n’étaient pas venues y faire subitement obstacle. Néanmoins, le Maréchal, avant de quitter Paris, a bien voulu nous remettre, pour être publié dans notre premier numéro, le texte de l’exposé par lequel il a personnellement ouvert, au début de cette année et à l’occasion de sa création, le cours de Défense nationale à l’École libre des Sciences Politiques.
Le but de ce cours et celui que nous nous proposons d’atteindre offrent une telle similitude qu’un pareil exposé, placé en tête de notre Revue, ne manquera pas de lui assurer le bénéfice du haut patronage qui lui avait été spontanément assuré.
Si j’ai accepté de prendre en main la direction du cours de Défense nationale, et si j’ai tenu à l’inaugurer moi-même, c’est que j’estime qu’il est d’une importance extrême pour le pays. Trop souvent, en effet, j’ai en l’occasion de constater le peu de compétence, sur ces sujets vitaux, de certains hommes politiques ou hauts fonctionnaires.
Trop souvent, j’ai entendu le raisonnement suivant : « Je suis financier, industriel, etc., je fais mon métier, que les militaires fassent le leur et tout ira bien ». Conception particulariste assez inquiétante pour l’avenir du pays.
Les officiers des écoles de guerre et des centres des hautes études étudient le droit international, l’économie et les finances. Il n’est pas admissible que les jeunes gens qui seront plus tard homme d’État ou grands fonctionnaires restent indifférents aux questions de Défense nationale.
La leçon du passé
L’homme et l’organisation