Le changement climatique est un défi majeur qui oblige à une prise de conscience collective et à des engagements des Nations pour éviter une dégradation dont l’impact sur la sécurité collective serait réel. La conférence de Paris est une opportunité décisive.
Climat de guerre, chance pour la paix
Climate of war, an opportunity for peace
The climate change is a major challenge which requires a collective awareness and engagements of nations to avoid a degradation. The impact of such degradation on the collective security will be real. The conference of Paris is a decisive opportunity.
Sur le front du climat, il y a tout de même de bonnes nouvelles. La première est que la réalité du changement climatique et de ses effets négatifs est aujourd’hui très largement admise. Les climato-sceptiques deviennent une espèce en voie de disparition, sauf malheureusement chez les conservateurs américains qui ont cru y trouver un thème d’opposition au président Obama, au risque pour eux d’être de moins en moins compris et suivis par des électeurs généralement plus lucides.
L’autre bonne nouvelle, qui se confirme de mois en mois, c’est que le lien entre le dérèglement climatique et les questions de sécurité et de défense est aujourd’hui très largement compris à l’échelle du monde, même s’il reste beaucoup à faire pour en tirer les conséquences et agir concrètement.
Par un paradoxe qui n’est qu’apparent, c’est chez les militaires américains, qu’a débuté cette prise de conscience. Nos amis américains ont commencé il y a une vingtaine d’années à travailler sur ces sujets et à en tirer les conséquences : le changement climatique est considéré depuis 2010 comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis (1). Aujourd’hui, les militaires américains – les marins au premier chef – sont peut-être les plus climato-conscients du monde. Cela ne doit pas surprendre car ils seraient en première ligne si le dérèglement climatique devait provoquer ou aggraver des conflits un peu partout dans le monde. Les Britanniques, qui ont suivi au début des années 2000, ont aujourd’hui pleinement intégré le changement climatique dans leur doctrine militaire. Ils ont poussé le Conseil de sécurité des Nations unies à se saisir du sujet climatique dès 2007. Le lien entre les problématiques du climat et de la sécurité s’est peu à peu imposé pour les gouvernements, les Nations unies, les chercheurs. Si quelques gouvernements continuent de se formaliser quand le Conseil de sécurité ou l’OSCE se saisissent du sujet, ils le font plutôt en raison de leurs positions doctrinales sur les compétences de ces organisations, mais tous savent que le problème est bien là.
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