Si le réchauffement climatique est un enjeu majeur, le risque de conflit lié au climat semble cependant réduit. La déstabilisation de certaines régions du globe est d’abord d’essence politique et exige une réponse politique, la question climatique ne devant pas servir d’alibi.
Un climat de guerre ?
A climate of war?
If the global warming is a major issue, the risk of climate-related conflict nevertheless seems to be reduced. The destabilization of certain regions in the world is political and requires a political response where the climate issue should not be an excuse.
Faut-il s’inquiéter des conséquences sécuritaires du changement climatique ? En 2007, le Prix Nobel de la paix avait été attribué à deux symboles du combat contre le réchauffement planétaire : le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’ancien vice-président américain Al Gore, accréditant ainsi l’idée selon laquelle la lutte contre le réchauffement pouvait être une œuvre de paix.
Depuis, les plus hautes autorités politiques leur ont emboîté le pas. Barack Obama affirme : « Le changement climatique est une menace sérieuse pour la sécurité mondiale, un risque immédiat pour notre sécurité nationale » (1). Les autorités politiques françaises se sont, elles aussi, avancées sur ce terrain. Pour Laurent Fabius, « le dérèglement climatique (...) favorisera de plus en plus (...) les conflits violents dans les pays en développement. (...) la détérioration du climat aggrave les crises humanitaires majeures, intensifie la violence et favorise la propagation des conflits dans certaines régions » (2). « C’est, en définitive, la question de la paix ou de la guerre pour les générations à venir » (3).
Pourtant, la thèse selon laquelle le changement climatique serait belligène n’est guère sérieuse.
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