L’Arctique, avec le dégel accru en été, constitue un nouveau théâtre des relations internationales avec des pays aux ambitions multiples, et aux intérêts divergents alors que la question environnementale devient essentielle.
Les logiques des puissances riveraines en Arctique
The logistics of coastal powers in Arctic
With the increasing thaw during the summer, the Arctic constitutes a new stage of international relations for countries that have multiple ambitions, and for divergent interests while the environmental issue becomes essential.
Sans conteste, l’océan glacial Arctique est un nouveau théâtre des relations internationales. La fonte de la banquise estivale en est évidemment l’un des signes les plus visibles depuis trois décennies. Mais ce sont les multiples facteurs de changement qui le rendent géopolitiquement intéressant : les enjeux y sont multiples, pluridisciplinaires, évolutifs et interactifs. Que l’on songe simplement aux dossiers climatiques et environnementaux, économico-commerciaux, politico-juridiques et stratégiques. De surcroît, c’est tout l’hémisphère Nord qui en sortira renforcé d’ici à 2050. Dans l’hémisphère Sud, peu de terres, peu d’hommes, peu de passages maritimes obligés (Panama, Gibraltar, Suez, golfe Arabo-Persique, Malacca et détroits japonais sont au Nord), peu d’activités commerciales et peu d’économies émergentes (sauf le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande).
Cela dit, même si l’Arctique est en passe de devenir une Méditerranée froide (mer entre les terres) et s’il continuera à susciter les convoitises des États riverains et non riverains, le bassin ne sera en rien un eldorado. L’euphorie des années 2007-2008 est passée, accentuée alors par la IVe année polaire internationale et par des effets d’annonce intempestifs (US Geological Survey, 2008). Le milieu restera glacial, lointain, hostile. Il est heureux de constater cette actuelle révision à la baisse des promesses qu’il était censé tenir.
Le poids de l’histoire
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