La Turquie, en se lançant résolument dans un ambitieux programme nucléaire civil avec l’appui de la Russie, risque de susciter des inquiétudes à terme sur une perspective militaire. Les futures élections turques seront donc essentielles.
L’impact stratégique des nouveaux choix énergétiques de la Turquie
The strategic impact of the new choices of energy in Turkey
While starting an ambitious civil nuclear program steadfastly with the support of Russia, Turkey risks to create worries in terms of a military perspective. Thus, the future Turkish elections will be crucial.
Depuis l’arrivée au pouvoir en novembre 2002 du Parti de la justice et du développement (Adalet ve Kalkinma Partisi, AKP), le parti de l’actuel président turc, M. Recep Tayyip Erdogan, la Turquie nourrit l’ambition de devenir une grande puissance au plan global, à l’horizon 2023, année du centenaire de la création de la République de Turquie (1).
Dans cette optique, le pays est entré, le 14 avril 2015, dans l’ère du nucléaire civil avec le lancement du chantier de la première centrale nucléaire du pays, sur le site d’Akkuyu, sur la côte méditerranéenne entre Antalya et Adana. Considérant que le développement économique de la Turquie n’est désormais plus possible sans l’énergie nucléaire, le gouvernement turc envisagerait de construire, au total, cinq centrales nucléaires avant 2030.
La construction de la première centrale du pays se déroule en coopération avec l’agence fédérale russe pour l’énergie atomique Rosatom (2), au terme de longues tergiversations quant au choix du constructeur.
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