Les Jacobins noirs. Toussaint Louverture et La Révolution de Saint-Domingue
Histoire documentée et vivante de l’émancipation de Saint-Domingue, œuvre tendancieuse mais éminemment instructive. Saint-Domingue passait pour une colonie d’une merveilleuse prospérité au moment où la révolution de 1789 vient attirer l’attention sur l’esclavage des noirs. Elle devient un centre particulièrement important de tous les grands problèmes que soulèvent les questions coloniales. Blancs, mulâtres, nègres, Français, Espagnols, Anglais se mêlent, s’opposent et se combattent sur ce coin de terre ; tous les intérêts, toutes les revendications sont en jeu. Au milieu des conflits et des luttes un homme apparaît qui, né esclave, s’élève et s’impose par son courage et son habileté. Toussaint Louverture devient le maître de Saint-Domingue. Napoléon ne permet pas qu’il le reste. Il finit ses jours au Fort-de-Joux en 1803. Mais son œuvre reste avec l’esprit qui l’anima. Saint-Domingue a, en fait, acquis son indépendance en 1804 ; Charles X est obligé de la reconnaître officiellement en 1825.
Le traducteur de ce livre, Pierre Naville, fait ressortir dans la préface combien les problèmes soulevés à Saint-Domingue par 1789 restent les mêmes aujourd’hui pour tout domaine colonial. Ils sont aussi compliqués, aussi difficiles à résoudre, si l’on ne comprend pas l’évolution des civilisations. Alors que certains industriels et commerçants de la métropole ne pensent, semble-t-il, qu’à défendre leurs intérêts dans les différentes parties de « l’Union française », les États-Unis vont se présenter avec de puissants moyens pour les supplanter. La crise coloniale ne peut être surmontée, d’après Pierre Naville, que par une solution vraiment socialiste. ♦