Bismarck und das Schiksal des deutschen Volkes
L’auteur de ce livre, Robert Saitschick, avait conscience de la fragilité de l’édifice élevé par Bismark alors que l’expression de cette pensée aurait paru une hérésie. Souhaitons que la publication présente rencontre beaucoup de lecteurs, surtout dans l’Allemagne nouvelle instruite par l’expérience. Robert Saitsehick reconnaît l’énergie et le talent diplomatique de Bismarck, mais son œuvre ne pouvait être que caduque. Il a faussé l’histoire de l’Allemagne par son machiavélisme. L’empereur Guillaume le laissa faire ; Frédéric III mourut trop tôt pour pouvoir l’arrêter ; Guillaume II, qui le congédia, eut les mêmes procédés avec moins d’intelligence.
À cette politique, qui entraîna presque tous les esprits en Allemagne, surtout depuis 1866 et 1871, s’étaient opposés deux écrivains allemands dont les tendances furent méconnues ou inconnues et que Robert Saitschick expose avec précision, Paul de Lagarde et Constantin Frantz. Partisans d’une grande Allemagne, ils n’acceptaient pas la conception bismarckienne de l’État prussien, issu de l’hégelianisme et prôné par les historiens allemands. Constantin Frantz rejette la prépondérance de la Prusse. Pour lui, le vrai représentant de l’esprit allemand est Leibniz. L’union de l’Allemagne doit se faire dans un fédéralisme européen, inspiré d’un christianisme humanitaire. C’est là que se trouve le salut de l’Allemagne comme de l’Europe. Et tout le passé de l’Allemagne prouve qu’elle est bien faite pour le fédéralisme. ♦