Correspondance du maréchal Valée. T. I et T. II
Ces deux importantes publications font partie de la collection des Documents inédits sur l’Histoire de l’Algérie, édités par le gouvernement général d’Alger.
Le maréchal Valée a été gouverneur de l’Algérie entre 1837 et 1838, dans une période particulièrement délicate, puisqu’il convenait à la fois d’achever la conquête de Constantine et des régions voisines, de maintenir le calme autour d’Alger, et d’assurer le maintien de bons rapports avec Abd-el-Kader temporairement reconnu souverain d’une partie de la province d’Oran. Le maréchal Valée devait donc exercer à la fois une action militaire et une action diplomatique sans négliger pour cela tous les problèmes que comportaient l’organisation administrative du pays et la mise en valeur de ses richesses.
La correspondance échangée entre le maréchal Valée et le Gouvernement français mettent en lumière le sens exact des réalités présentes du Maréchal et ses vues très justes sur les perspectives d’avenir que présente l’Algérie si elle est dotée d’une organisation répondant à ses besoins.
Les lettres du maréchal du 27 décembre 1837, du 4 et 6 janvier 1838 constituent un véritable programme dans lequel les problèmes d’ordre militaire, d’ordre politique et d’ordre administratif sont soigneusement et heureusement mis au point.
Dans la grande œuvre qu’il avait entreprise, le Maréchal se heurta souvent à l’ignorance et à l’incompréhension des représentants du Gouvernement. Et il n’est pas sans intérêt de rappeler que si notre Empire colonial est dû tout entier au savoir professionnel, à l’esprit d’initiative, aux vues administratives élevées, au sens psychologique profond de grands chefs militaires comme Faidherbe, Galliéni, Borgnis-Desborde, Lyautey, Bugeaud, Valée, pour ne citer que quelques noms, ceux-ci ont presque toujours été ralentis ou même paralysés dans leur tâche par le formalisme étroit d’une administration routinière, qui, néanmoins, n’hésita pas à l’heure de la réussite de s’attribuer le succès de l’œuvre qu’à ses débuts elle s’était efforcée d’enrayer. ♦