Dix-neuf hommes dans la brousse
Durant l’occupation japonaise de l’Indochine, la résistance est préparée mais les Japs prévenus font un coup de force contre les troupes françaises et les mettent hors de cause.
Certains éléments parviennent à s’échapper et tentent de faire la guérilla. C’est l’histoire d’un de ces groupes que le lieutenant-colonel Valéry raconte. Il se heurte à toutes les difficultés de la brousse : manque de vivres, insuffisance de médicaments, vêtements usés et armement irremplaçables ; puis les ennemis de la brousse : eau contaminée, moustiques, sangsues et leurs conséquences : dysenterie, paludisme et ulcères, fatigue sous un climat aux brusques variations, isolement et sentiment d’hostilité souriante chez l’indigène, gagné par la propagande ennemie, enfin, au combat, les morts qui se succèdent, l’épuisement, la capture et les mauvais traitements infligés par les Japs, dignes émules des SS et de la Gestapo allemande.
Le retard dans l’arrivée d’éléments alliés après l’armistice, permet à la propagande xénophobe de s’intensifier pour aboutir à la révolte, aux bandes armées encadrées de Nippons, au Vietnam qui attaque Saïgon, sauvé par l’arrivée de la 2e DB du général Leclerc. Tel est le carnet de route du lieutenant-colonel Valéry, émouvant par la sincérité du récit des heures douloureuses. L’auteur fixe, par ailleurs, les règles des opérations coloniales : l’emploi de l’Européen nécessite une préparation minutieuse, des hommes dotés d’une santé de fer, un matériel abondant, une intendance et un service de renseignements organisés, un Service de santé bien doté et approvisionné, enfin un chef habile en politique indigène, sachant prévoir, commander et coordonner les efforts.