Le Viet-Nam chez lui
C’est une heureuse idée qu’a eu le Comité d’études des problèmes du Pacifique, Comité permanent du Centre d’études de politique étrangère, d’éditer en une plaquette spéciale qui fait partie d’une nouvelle série de publications consacrées à l’Extrême-Orient et au Pacifique, la belle conférence prononcée le 26 juin 1946 à la Sorbonne par M. Paul Mus, professeur au Collège de France.
Ce dernier parle du problème indochinois en connaissance de cause, car il a vécu de très longues années en Extrême-Orient. Il parle aussi en homme de cœur profondément attaché à une population que la France a traité constamment en amie ; il en parle en savant, enfin, en politique, en psychologue et philosophe. Il ne nie pas les fautes qui ont pu être commises surtout dans la période malheureuse où l’Indochine, séparée de la mère-patrie, resta abandonnée à elle-même, mais il explique la situation actuelle par une analyse, aussi profonde que sympathique, du caractère du peuple annamite tenu jusque-là en tutelle et qui se trouvait soudain prendre charge de lui-même, sans institutions, sans diplomatie, sans renseignements. Il y a autant de science que d’humanité et de bonté dans ces 56 pages si riches, que devraient lire et méditer ceux qui assument la charge de rétablir la situation de cette partie de l’Union française.