Les entreprises représentent un enjeu de souveraineté pour les États alors même qu’elles sont désormais une cible privilégiée dans le cyberespace. Assurer la cyberdéfense des entreprises devient vital dans un contexte de guerre économique exacerbée.
La cyberdéfense des entreprises, au cœur de la souveraineté nationale ?
Cyber Defense and Businesses, at the Heart of National Sovereignty?
Businesses represent an issue of sovereignty for the state even though they are currently a favored target in cyberspace. Insuring the cyber defense of businesses becomes vital in a context of exacerbated economic war.
Associer les termes « entreprise et sécurité nationale » ne va pas forcément de soi. En effet, à l’heure de la mondialisation, la question de la nationalité des entreprises nourrit de nombreux débats. Le rapport sénatorial La bataille des centres de décision : promouvoir la souveraineté économique de la France à l’heure de la mondialisation évoque cette question sans pour autant lui fournir de réponse univoque. Selon certains, moins que jamais on ne peut assimiler les intérêts des entreprises à ceux des nations. Dans un monde où les conseils d’administration sont composés de plusieurs nationalités, où les intérêts des entreprises sont répartis sur l’ensemble du globe, on ne peut plus dire, selon l’expression consacrée, que « ce qui est bon pour General Motors est bon pour l’Amérique ». Plus les entreprises seront internationales, moins elles pourront intégrer un ancrage national dans leur stratégie (cf. Ch. Gaudin). Il s’ensuit donc qu’une entreprise mondialisée ne pourrait être qu’internationale, le droit la régissant, la langue d’usage, la nationalité de son fondateur, de son dirigeant et de ses employés n’étant qu’anecdotiques. Pour d’autres, l’entreprise peut être le champ d’un affrontement de puissances souveraines (cf. Ph. Davadie **).
De ce fait, évoquer la cyberdéfense des entreprises comme étant au cœur de la souveraineté nationale, pose de sérieux problèmes.
Nous démontrerons dans cet article que, bien loin de l’aphorisme « toute entreprise internationale n’a pas de nationalité », certains éléments dessinent, au moins en creux, une nationalité à chaque entreprise, que la cyberdéfense des entreprises est perfectible, quand bien même le sujet était déjà traité par quelques (rares et tenaces) auteurs avant l’avènement de l’ère Stuxnet, pour conclure par le fait que la cyberdéfense des entreprises est bien au cœur de la souveraineté nationale.
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