Israël est l’exemple type de la cyber-nation consciente depuis des décennies du besoin de dominer ses adversaires dans le cyberespace. Les efforts consacrés, renforcés par la dualité des approches civilo-militaires confèrent à Israël des capacités sans précédent, même si les cyberattaques ne cessent de croître contre l’État hébreu.
Israël : la « supériorité numérique » du Moyen-Orient
Israel: The “Digital Superiority” of the Middle East
Israel has been the epitome of the conscious cyber-nation for decades, due to the need to dominate its adversaries in cyberspace. Efforts consecrated and reinforced by the duality of civil-military approaches give Israel unprecedented capacities, even if cyber attacks ceaselessly increase against the Hebrew state.
Au Moyen-Orient, Israël se distingue clairement de ses voisins régionaux par la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), à la fois civiles et militaires. L’État hébreu le prouve par toute une série de cyberattaques (1), tandis que ses hackers occupent sur la scène cyber une place de choix. Elles s’inscrivent dans un état de conflit permanent opposant Israël à plusieurs États rivaux et à de nombreux internautes anti-Israéliens ou antisémites. Ainsi, le pays absorbait en 2012 quelque 10 000 cyberattaques quotidiennes, d’importance très variée (2).
Cet environnement hostile légitime le développement d’une cyberdéfense dynamique et efficace dans tous les théâtres : cyberpropagande, cyberpiratage, attaque par déni de service (ADS). Tsahal pense la domination du cyberespace comme un moyen à sa portée pour dissuader, dominer et même détruire des ennemis à distance, à moindre coût. Elle répond à deux principes, d’une part « par la ruse tu vaincras » (devise du Mossad) et la Chutzpah (audace juive). La destruction ou la déstabilisation de l’ennemi par le cyber est clairement affirmée dans les textes officiels, à des fins essentiellement dissuasives (3). Aujourd’hui, l’État hébreu est incontestablement une cybersuperpuissance, à l’instar de la France ou de la Russie.
Pour déterminer comment ce petit pays parvient à s’ériger au rang de référence en la matière, il convient de décrire l’organisation civile et militaire de l’appareil cyber national avant d’analyser son effet en opération.
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