Cet article est, à peu de choses près, le texte d'une conférence prononcée par l'auteur au Collège de défense de l'Otan. La thèse exposée ici n'est pas à l'abri de controverses mais la démarche suivie par son auteur qui, est aussi membre de la commission pontificale « Justice et Paix », a voulu d'abord étudier les problèmes sous leur jour intellectuel avant de porter des jugements d'ordre moral. Ce cheminement n'est au fond que le « De quoi s'agit-il ? » de Foch. Il l'amène à penser que la sécurité ne peut être réduite à la protection des frontières et que la défense doit être à la mesure du danger, c'est-à-dire multiforme et totale. Mais l'auteur s'inquiète de ce qu'il appelle la dialectique vertigineuse de la fin et des moyens, qui est le problème de la dissuasion nucléaire. Il en conclut que celle-ci reste fragile et précaire et implique une part irréductible de risque et d'incertitude. La défense n'en reste pas moins à court terme nécessaire. C'est aux causes de la guerre qu'il faut s'attaquer.