Les war studies sont largement insuffisantes en France, en raison notamment de l’absence de reconnaissance académique. La situation pourrait évoluer avec de nouvelles initiatives fédératrices rassemblant experts civils et militaires autour de projets pragmatiques et innovants.
Pour des war studies en France : un diagnostic et des propositions
For the war studies in France: a diagnosis and some proposals
The war studies are largely insufficient in France, particularly due to the lack of academic recognition. The situation could be improved with the new unifying initiatives that gather civil and military experts around pragmatic and innovative projects.
En France, les études sur la guerre ne bénéficient pas de la reconnaissance institutionnelle et scientifique qu’elles ont dans d’autres pays comparables. On peut notamment penser au Royaume-Uni, où le département de war studies du King’s College de Londres existe depuis un demi-siècle (1).
Plusieurs tentatives ont été faites par le passé, souvent avec succès, pour soutenir la pensée stratégique française, comme la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN) qui a réuni plusieurs chercheurs importants (entre autres Hervé Coutau-Bégarie, Dominique David ou le général Lucien Poirier). Mais elle n’a pas duré suffisamment longtemps pour inscrire durablement en France les études sur la guerre comme champ scientifique crédible et reconnu. Cela n’empêche pas de nombreux chercheurs français de travailler sur la guerre, mais ils le font de manière isolée et l’Université, qui reste très largement imperméable à ces questions, ne se donne pas les moyens humains et budgétaires de les accueillir dans des centres de recherche interdisciplinaires qui pourtant se multiplient à l’étranger.
Comment faire pour que les choses changent durablement et concrètement, au-delà des déclarations d’intention ? Pour répondre à cette question, nous proposerons un diagnostic de la situation, avant d’en venir aux propositions. Le champ des études sur la guerre a longtemps souffert, et souffre encore, d’un double mal : la marginalisation et la fragmentation. Il a cependant été considérablement renouvelé depuis une quinzaine d’années par de nouveaux travaux issus d’une génération émergente, qui donne de l’espoir et un certain écho aux propositions suivantes.
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