La Chine est désormais très active dans le domaine cyber, en augmentant ses capacités, les inscrivant dans une doctrine de « défense active ». Pékin considère que la menace cyber lui impose de développer une réponse adéquate, y compris dans le domaine militaire.
Cybersécurité : perspectives chinoises
Cyber security: Chinese perspectives
From now on, China has been very active in the cyber domain, augmenting its capacities and taking part in a “active defense” doctrine. Beijing considers that the cyber threat imposes itself to develop an adequate response, including in the military domain.
De la visite du Président chinois aux États-Unis en septembre 2015 aucune information véritablement majeure n’a filtré sur les questions de cyber-sécurité. La question devait être au centre des débats, alors qu’accusations américaines de cyberattaques et démentis chinois se succèdent depuis plusieurs années au point, nous dit-on, de mettre à mal les relations entre les deux pays. Lors des rencontres, les deux États ont campé sur leurs positions officielles, chacun niant toute implication dans les pratiques dont on l’accuse. À l’issue de la rencontre les deux pays se sont engagés à ne pas mener d’opérations d’espionnage économique l’un envers l’autre. De l’avis des renseignements américains, cet « accord », qui, par ailleurs, ne couvre pas le domaine de l’information de sécurité nationale (1), ne mettra probablement pas un terme aux cyberattaques chinoises (2). Et ce, d’autant plus qu’aucun cadre formel permettant d’assurer le respect de ces engagements n’a visiblement été défini. L’arrestation en Chine, en octobre 2015, à la demande de Washington, de hackers suspectés d’intrusions dans des systèmes d’entreprises américaines, annonce-t-elle une modification en profondeur des relations, une nouvelle coopération judiciaire entre les deux nations en matière de cybersécurité (3) ? Est-ce là la concrétisation des engagements pris ?
Cette rencontre devait constituer l’un des moments clefs de l’actualité internationale de la cybersécurité. Mais d’autres jalons peuvent être rappelés qui ont, tout au long de l’année 2015, permis d’appréhender la stratégie chinoise en la matière.
Des textes importants en 2015
The Science of Military Strategy 2013
The Science of Military Strategy qui, bien que datant de décembre 2013 (4), n’a suscité de commentaires et analyses aux États-Unis qu’à compter de cette année (5). Ce document dédie un chapitre à la guerre en réseau (6), en y introduisant les différentes catégories d’opérations que l’on peut mener dans le cyberespace (network reconnaissance, network defense, network attack and network deterrence) (7). La stratégie proposée opte pour une approche globale de la militarisation du cyber-espace, c’est-à-dire un projet pouvant impliquer toute la nation dans la guerre cyber. Les autorités chinoises y reconnaissent également le déploiement d’unités dédiées au cyberespace qui peuvent mener des opérations offensives (8).
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