À l'occasion de la récente visite du secrétaire d'État aux Affaires étrangères Olivier Stirn à Bagdad, fin janvier 1980, il a été avancé que le président Valéry Giscard d'Estaing se rendrait d'ici la fin de l'année en Irak. Ce séjour, qui sera le premier d'un chef d'État français sur les rives du Tigre, témoignera de la nature assez privilégiée des relations qui se sont établies, depuis plusieurs années déjà, entre la France et l'Irak. Attaché à la stricte application des principes socialistes contenus dans la doctrine du Baas, le président Saddam Hussein, depuis peu à la tête de l'État après avoir été le principal artisan de son édification, a conforté, à l'intérieur, son emprise sur un pays non exempt de contradictions.
C'est au nom de cette même fermeté et en se réclamant d'un égal réalisme, qui lui ont permis de régler beaucoup de problèmes domestiques, que le président irakien entend désormais exercer dans le Golfe, malgré l'étroitesse de la façade maritime, cette position dominante autrefois dévolue à l'Iran des Pahlavi. Cette nouvelle ambition de l'Irak, après l'échec de l'union avec la Syrie, est-elle à la mesure de ses capacités ? Pour répondre à cette interrogation, dont il n'est nul besoin de souligner l'importance dans la conjoncture actuelle, l'auteur, observateur attentif de l'Irak où il effectue régulièrement des déplacements, résume quelques-uns des traits les plus caractéristiques de la politique de Saddam Hussein.