Ramses 2016 (Rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies)
Ramses 2016 (Rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies)
Ramsès aborde chaque année un thème nouveau, accordé à la conjoncture. C’est le climat que l’on a retenu cette année, accompagné d’un sous-titre provocateur : « Une nouvelle chance ? ».
Rappelons que la Revue Défense Nationale a consacré son numéro d’octobre à COP21. Est-ce effet de mode, manque d’objets pertinents de stratégie, boulimie des stratégistes ? Aussi bien, dans ses « Perspectives », chaque année attendues, Thierry de Montbrial ne parle pas de climat et fort bien d’autres choses, plus sérieuses pense-t-il.
Ainsi souligne-t-il la fin d’un ordre, soviétique comme l’on sait, et l’apparition de quelques désordres imprévus dont le plus préoccupant est le fait de Daech, État islamique nouveau mais de pure tradition. Notre directeur juge, si l’on ose dire, ce désordre dans l’ordre des choses. Il ne croit pas que l’individualisme laïc occidental puisse faire partout école. Ce faisant, il omet de rappeler que ledit individualisme n’est pas le tout de notre héritage, lequel est, s’il osait dire, riche de chrétienté. Daech, pense-t-il, nous rappelle l’irrémédiable et peut-être heureuse hétérogénéité du monde. On pourrait lui répondre que Daech n’est pas une nouveauté, mais le retour à l’islam dans ses pires excès.
La Grèce, à bien juste titre, tient une grande place dans son analyse. Il n’est pas tendre avec la Communauté, mal avisée dans le bon accueil qu’elle fit à cet État loubard. Regardant au large, Thierry de Montbrial souligne une évidence, occultée pourtant par le politiquement correct : la menace islamiste. En voici une autre, mais de moindre ampleur : l’Ukraine sera-t-elle otanienne ? Une troisième enfin : qu’y a-t-il dans la caboche à Poutine ? Ce réaliste impénitent domine le paysage, dirigeant un pays dont l’immensité serait difficile à inclure dans l’Union européenne. Mais c’est l’islam que Montbrial voit en fauteur de troubles, et pas seulement sous le masque de Daech. Il veut pourtant nous rassurer : comme les autres, l’idéologie islamiste passera. Allah l’entende !
Si l’essentiel du recueil se trouve dans « Perspectives », chacun piochera à sa convenance dans le riche terreau de Ramses. Sur le climat certes, traité dans la première partie, sous la direction de Marie-Claire Aoun, à la lumière du prochain COP21 (le développement du sigle n’est pas plus explicite). Sur l’Afrique, dont Alain Antil présente le dossier. Sur la démocratie et son avenir, où Philippe Moreau Defarges (alias Philippe Le Subtil) est le mentor qui convient. Comme à l’habitude, quelques éclairages ciblés répondent à nos attentes et une dernière partie, précieuse, est justement baptisée « Repères ». Une fois encore, bravo et merci à l’équipe de Ramses ! ♦