Cet article traite d'un sujet qui est important par lui-même. En même temps, il applique à un cas concret des idées beaucoup plus générales que l'on retrouve dans maints domaines, maritimes et aériens par exemple. Il montre d'abord l'influence des progrès techniques, actuellement réalisés ou prévisibles, sur les doctrines d'emploi d'une arme. En même temps, on voit que tout engin suscite toujours sa contrepartie active, non pas le boulet contre la cuirasse, mais le contre-torpilleur s'opposant au torpilleur, le char ou le missile antichar au char, l'avion de chasse ou le missile sol-air au bombardier. Ici l'hélicoptère antichar se voit menacé par toute une panoplie, y compris par l'hélicoptère.
Il apparaît également que, dans ce cas précis, on se trouve devant un dilemme bien connu. Il faut choisir entre un appareil polyvalent, lourd, cher, compliqué, et une solution comportant plusieurs appareils ayant chacun sa spécialisation, donc plus simples, plus légers et posant moins de problèmes de formation du personnel. Chaque système a ses avantages et ses inconvénients. Il faut choisir ce qui convient le mieux à notre problème propre, une solution étrangère n'étant pas forcément la meilleure. De plus, il ne faut pas confondre une polyvalence stratégique à base de mobilité et d'adaptabilité des unités à différents milieux, à différentes formes de combat, avec la polyvalence tactique d'un appareil donné ramassant en lui-même plusieurs capacités d'action qui peuvent avoir à être utilisées simultanément.