Editorial
Éditorial
L’année 2015 s’est achevée autour d’un mot : « guerre » et donc d’une réalité dramatique vécue non plus virtuellement mais désormais dans notre chair avec les attentats de janvier puis de novembre conduits par un ennemi clairement revendicatif, le terrorisme islamiste, que nos armées, appuyées par l’ensemble des composantes du ministère de la Défense et soutenues par la communauté « défense », combattent à l’extérieur et sur le territoire national, en appui des forces de sécurité intérieure.
Cet engagement sans précédent traduit l’incertitude stratégique à laquelle nous sommes confrontés avec de multiples foyers de tension et de crise larvée que nous ne pouvons pas ignorer, sauf à refaire Munich 1938. Outre Daesh au Levant et les groupes islamo-terroristes au Sahel, il ne faut pas oublier la tension toujours persistante entre l’Ukraine et la Russie, entraînant de facto une nouvelle guerre froide du Cap Nord au Bosphore. La Turquie, justement dans un jeu ambigu, s’est engagée dans une véritable guerre autant contre les Kurdes que contre Daesh. De fait, la recomposition de cette partie du monde est en cours, sans que personne ne puisse en esquisser un contour futur, affrontement aggravé par la dimension religieuse entre Chiites et Sunnites. Autre foyer de tension à observer de près, l’Asie avec la mer de chine où Pékin poursuit sa stratégie d’expansion suscitant l’inquiétude des pays voisins, sans oublier le trublion nord-coréen.
Il y a certes de nombreux faits porteurs d’espoir comme le succès de la COP21, certains processus électoraux conduits à leur terme en Afrique ou encore la toute récente rencontre entre les Présidents indien et pakistanais. Cependant, le monde multipolaire de 2016 reste complexe mais surtout dangereux avec le retour de la guerre comme mode de régulation, laissant les « dividendes de la paix » aux oubliettes de l’Histoire. Expliquer cette complexité sera une des missions de la Revue pour cette nouvelle année, en contribuant à mieux en comprendre les enjeux, mais aussi à connaître davantage notre défense, ses atouts, comme ses faiblesses, et ses perspectives pour préparer l’avenir. La RDN s’y emploiera, forte de son bilan et de son rôle unique au cœur de la communauté de la recherche stratégique française.
Ainsi, en 2015, la RDN a publié 273 articles, tandis que son site Internet en accueillait 140 autres dans la Tribune, tous inédits. Ce sont aussi 52 articles du Florilège issus de nos archives, permettant une mise en perspective historique indispensable pour éclairer demain. La RDN a également édité 12 Cahiers sur des thématiques spécifiques. Pour compléter ce bilan, il faut y rajouter 14 Repères exclusivement destinés à nos adhérents. Sans oublier Facebook et Twitter où la Revue est active. L’ensemble de ces publications traduisent le dynamisme de la RDN et constituent un encouragement pour aller encore plus loin en 2016 et rester la référence comme acteur de la réflexion stratégique au service de notre défense.
Bonne et fructueuse année 2016. ♦